La luminothérapie par LED est de plus en plus populaire, mise en avant comme un soin non invasif et sûr pour la peau. Pourtant, la lumière LED bleue n’est pas sans risque, aussi bien pour les yeux que pour la peau… Penchons-nous donc sur son cas.

Ce qu’il faut retenir

• La lumière LED bleue est efficace contre l’acné légère à modérée, mais elle est nocive pour les yeux et la peau ;
• Elle accélère le vieillissement cutané, provoque des tâches pigmentaires, dérègle le sommeil et peut endommager la rétine ;
• L’usage à domicile est risqué sans encadrement professionnel ;
• Un dermatologue doit être consulté avant utilisation ;
• Protéger ses yeux et respecter les durée et fréquence d’utilisation est indispensable ;
• Les lumières rouge et infrarouge sont des alternatives plus sûres.

La lumière LED bleue pour le visage : un soin performant contre l’acné

Avant tout, il faut reconnaître les bénéfices de la lumière bleue, aussi appelée lumière visible de haute énergie : elle est notamment très efficace pour traiter l’acné légère à modérée. Notamment car elle a une longueur d’onde très courte (entre 400 et 500 nanomètres – NM) qui lui permet d’atteindre la couche externe de la peau. Selon cette étude publiée dans Journal of Dermatological Science en 2002 (en anglais), la lumière bleue utilisée 2 fois par semaine permet de réduire les lésions cutanées de près de 64 %.

Plus concrètement, la lumière LED bleue détruit les bactéries responsables de l’acné. L’acné est une maladie dermatologique causée par une bactérie, la Cutibacterium acnes. Or, d’après cette étude publiée en 2014 dans A Journal of Biosciences (en anglais), lorsque celle-ci reçoit des rayons d’environ 420 NM, elle produit des radicaux libres qui la tuent au bout de quelques jours.

En dehors de l’acné, certaines études démontrent que la lumière LED bleue permet également de cicatriser plus rapidement certaines plaies, comme celle-ci datant de 2016 (en anglais).

Les risques de la lumière bleue

Malheureusement, la lumière LED bleue n’est pas sans danger.

En effet, c’est la lumière visible la plus proche des rayonnements ultraviolets (UV) – la lumière bleue étant de 400 à 500 NM et les UV de 280 à 400 NM -, or ces UV sont nocifs, comme le rappelle l’OMS.

La lumière bleue présente donc différents risques, elle peut :

• provoquer des maux de tête et de la fatigue visuelle, selon l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) ;
• dérégler les rythmes biologiques et du sommeil lors d’une exposition le soir, également selon l’ANSES ;
• provoquer une hyperpigmentation de la peau, d’après cette étude portant sur la lumière bleue et la peau publiée en 2021 dans Current Problems in Dermatology (en anglais) ;
• accélérer le vieillissement cutané à cause du stress oxydatif qu’elle engendre, comme le rapporte notamment cette étude sur les effets directs et indirects de l’exposition à la lumière bleue, publiée en 2022 dans Skin Pharmacology and Physiology (en anglais) ;
• endommager la rétine, selon une étude portant sur la rétinopathie photochimique induite par la lumière bleue publiée en 2020 dans Medicine (en anglais), provoquant une baisse de la vue et l’augmentation du risque de DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge).

⚠️ Si vous avez un phototype élevé (c’est-à-dire une peau foncée), faites plus particulièrement attention, car vous êtes plus susceptibles de développer une hyperpigmentation post-inflammatoire, ce que révèle notamment cette étude de 2025 portant sur les écrans solaires dans les troubles pigmentaires et publiée dans Photochemical & Photobiological Sciences.

Faut-il éviter la lumière LED bleue ?

De notre côté, au vu des risques potentiels, nous ne préférons pas recommander son utilisation via un masque LED à lumière bleue à domicile. D’ailleurs, de manière générale, l’ANSES recommande “de limiter l’usage des dispositifs à LED les plus riches en lumière bleue“.

Cependant, pour les personnes touchées par l’acné, trouver une solution pour traiter efficacement cette maladie peut se révéler très compliqué et la lumière LED bleue une piste à explorer.

Plutôt qu’exclure totalement cette option, il est possible de se tourner vers des professionnels pour la réalisation du traitement. Ils sont d’ailleurs plus à même de déterminer le soin qui vous correspond le mieux, étant donné que les types d’acné ne réagissent pas tous à la lumière bleue (dans les cas, plus rares, de la souche bactérienne Gram négative, le soin peut avoir de légers effets, tandis qu’ils sont bien moins perceptibles dans le cas de l’acné hormonale). La thérapie réalisée par un professionnel est également bien souvent plus puissante et efficace qu’un appareil à domicile.

➡️ Aussi, nous ne pouvons que vous recommander de demander l’avis d’un dermatologue avant toute utilisation.

Limiter les effets néfastes de la lumière LED bleue

Et si vous tenez à utiliser la lumière bleue par le biais d’un masque LED, voici quelques recommandations :

• opter pour des modèles respectant les normes en vigueur (sigles CE, FDA ou encore UKCA) ;
• suivre les recommandations du fabricant du masque qui vous donnera des informations sur la durée et la fréquence d’utilisation, la façon de disposer votre masque, etc. ;
• réaliser votre soin le matin pour ne pas dérégler votre sommeil ;
• protéger vos yeux lors des séances en optant notamment pour des lunettes de protection (elles sont bien souvent fournies avec le masque). Malheureusement, fermer les yeux ne suffit pas à les protéger, car la peau de la paupière mobile est particulièrement fine.

⚠️ Ne dépassez pas la durée et la fréquence d’utilisation de votre masque LED à lumière bleue, afin de ne pas aggraver les risques.

Alternatives à la lumière bleue : la lumière rouge et la lumière proche infrarouge

Si vous avez quelques soucis d’acné ou ne souhaitez prendre aucun risque, une très bonne alternative peut être de se tourner vers les lumières LED rouge et proche infrarouge.

• Et ce, pour plusieurs raisons :
  • elles sont sûres pour la peau, comme l’explique cette étude publiée en 2018 dans Journal of Clinical and Aesthetic Dermatology (en anglais) ;
  • la lumière rouge (600 – 650 NM) agit plus en profondeur dans la peau que la lumière bleue et agit sur la texture de la peau. Elle stimule la production de collagène, ce qui permet de réparer et cicatriser les cellules, réduisant ainsi les inflammations parfois causées par l’acné et diminuant et prévenant l’apparition des cicatrices.
  • la lumière infrarouge (800 à 1000 NM), a les mêmes bénéfices que la lumière rouge, mais elle pénètre encore plus profondément dans la peau, ce qui accroît les résultats sur la peau.

FAQ